Le seuil de détection d’asystolie d’un DEA est le voltage (en microvolts) en dessous duquel le DEA décide qu’il est préférable d’effectuer des compressions thoraciques avant de délivrer un choc. Ces compressions thoraciques augmentent la probabilité que le cœur réagisse positivement à un choc et reprenne un rythme sinusal normal. La valeur affichée peut être exprimée de différentes manières :
- Crête à crête, il s’agit de la différence de tension entre l’amplitude maximale (crête) et l’amplitude minimale (creux) d’un rythme sinusal.
- Crête à zéro, il s’agit de la différence de tension entre l’amplitude maximale (crête) ou minimale (creux) et la ligne zéro.
- Valeur moyenne quadratique réelle (True RMS), il s’agit de la valeur moyenne de la ligne zéro mesurée jusqu’à une crête ou un creux. Pour un signal sinusal, il s’agit de la tension de crête à zéro divisée par la racine carrée de 2.
- Le seuil de détection d’asystolie d’un appareil peut ainsi être de 200, 100 ou 70, en fonction du mode de mesure.
À titre de comparaison avec la tension alternative de nos prises de courant domestiques (220 volts) :
- La tension crête à crête est de 650 volts.
- La tension crête à zéro est de 325 volts.
- La valeur moyenne quadratique réelle ou tension efficace est de 230 volts.
De nombreux fournisseurs indiquent des valeurs du seuil de détection d’asystolie (sensibilité) sans préciser le mode de mesure. Les exemples ci-dessus montrent cependant que cela peut générer une différence de facteur 3 pour la même valeur.
Un seuil plus bas ne saurait en aucun cas être considéré comme meilleur, et l’administration d’un choc avec une amplitude crête à crête de 50 volts par exemple, est considérée comme totalement inutile. Lorsque la valeur crête à crête est inférieure à 200 microvolts, le Conseil européen de réanimation (ERC) recommande d’effectuer d’abord des compressions thoraciques pour que le cœur ait la possibilité de réagir.